La tombe du Maudit... [event 3]

J’ai chevauché toute la journée pour rejoindre de nouveau les terres du Nord comme l’avait finalement évoqué Izaho, la Fille d’Héka après une longue discussion dans une des alcôves de la taverne de la Carpe pourpre en Khémi. Pour la deuxième fois, ma quête de savoir me mena en Cimmérie.


Arrivée au abord de la passe du Champ des Morts, je ressens comme un appel…une sensation incompréhensible, irrésistible, qui m’intime de porter mon regard vers le camp des Ymiriens dressé aux flans des Portes du Vanaheim. Au-delà des tentes et des palissades de bois du camp Ymirien, je perçois malgré le vents glaciales qui ballait la neige des monts Cimmérien la silhouette d’un cavalier qui, à cet instant même, cabre sa monture comme un signe… une invitation à le suivre. Je descendis de ma monture et entrepris donc de traverser le camp Ymirien pour aller à la rencontre de ce mystérieux cavalier qui semble m’attendre…


La lancinante douleur étreint à nouveau ma poitrine alors que l’ombre d’un des arbres proches s'allonge incroyablement et, se tortillant en suivant des angles surnaturels, recouvre ma petite silhouette qui, dans un long gémissement semblable à celui du vent rugissant, se dissipa en une bouffée de fumée. Il n’y eu ensuite qu’un mouvement, un instant limpide qui sembla devoir durer éternellement. Je sentis mon corps réagir et l’engeance de l’Ombre que j’étais devenu dansa avec la Mort l’écarlate valse des lames, ne cessant d’apparaître et de disparaître dans des volutes de fumé sombre, dans un rythme endiablé de lames entrechoqués, de râles syncopés par l’agonie étouffée… n’étant jamais à l’endroit d’où j’allais porter mon prochain coup, je dansais parmi les cadavres des Vanirs et des Ymiriens avec un rire de démence ; gémissement de créature affamée et déchirée par la souffrance… traversant ainsi le camp Ymirien entrainant dans mon sillage tous ceux que je croisais sur mon chemin vers les portes du Vanaheim.


Je parvins rapidement au seuil des portes du Vanaheim et dans une volute de fumée sombre ma petite silhouette émergea du Néant à bonne distance de ce mystérieux cavalier… ma tête me tourne et tous les muscles de mon corps me font mal. Celui-ci ne fut nullement surpris de ma soudaine apparition, ayant assisté à la danse macabre qui décima le camp Ymirien, et releva la capuche de son long manteau qui le protégeait des vents glaciale et de la neige du monts Cimmérien. Je me pus cacher ma surprise en réalisant que ce mystérieux cavalier n’était autre que Lynalee, l’une des Filles d’Héka… Les vents tourbillonnaires soudainement autour de nous tandis qu’elle m’indiqua de la main les portes du Vanaheim.
- « il t’attend !... »

Les vents se mirent à tourbillon de plus en plus violement et la neige cinglaient mon visage tandis qu’un écho se fit alors entendre… murmure tout d’abord inaudible… puis tumulte de voix… chaque fois changeantes…
- « Je t’attends depuis si longtemps, mais tel est mon destin ! attendre et être enchainé au cœur des futurs… sachant tous mais ne pouvant rien… à jamais déchiré ! Condamné à rêver… »
- « Mais tu n’es pas ici pour entendre mes plaintes mais pour connaître ton Destin !... »
- « Quoique je pressens que tu ne cherches pas à connaître la trame de ton devenir !... »
- « Ton cas est rare… intéressant… tandis que je mire tes futurs… je ne puis m’empêcher d’être fasciné !... peu d’êtres ont eu, ont, auront de telles Destinées… »
- « Quel dommage que je ne puisse te révéler le cours de ta vie…, car alors elle changerait et cela ne peut être, cela est interdit !... j’ai déjà de ceci été puni… »
- « Pardonne mes divagations !... tu es ici désormais au cœur des chants de la Destinée… là où meurt l’espoir des Hommes !... ou bien encore, où leur cœurs explose de joie !... mais revenons a toi !... »
- « Toi !... au travers des barrières, au delà des limites, sous l’ombre du Néant infini… »


- « Oracle !... je t’écoute et ne comprend rien… parles tu de mon Destin ?... Je viens vers toi pour des réponses et tu ne cesses d’y ajouter d’autres questions ?!!!... il n’y a qu’une chose que je désire savoir… »


- « Et tu as bien fait, je t’attendais depuis des éons… »


- « M’attendre moi ? mais pourquoi ? comment cela peut-il être possible ?... »


- « Je ne puis te le dire encore… »
- « Au début le Chaos… puis j’apparais !!! »

Dans une iridéscence bleutée, une silhouette vêtue d’une sombre manteau dont la capuche voilait le visage apparue au pied des gigantesques portes du Vanaheim alors que les vent se turent soudainement.

- « Voilà !... corps de chairs et de sang pour toi... Un masque et une seule voix… Un reflet d’humanité car seul un, vraiment peut me connaître et ce n’est pas toi !... »
- « Pose moi donc ta question… celle qui te tient le plus a cœur… engeance de l’Ombre !… »


- « toi qui sait tout devrait le savoir !... mais soit !... qui suis-je vraiment ? Quel lien me lie à cet énorme monolithe qui git au nord des terres de Cimmérie ? »


- « Le rite veux que tu prononces la question !... c’est fait !... alors je réponds !… Ecoute et entends-moi !... »
- « Tu es née Soshuro, fille des Terres lointaine de Lémuria… »
- « Trouve la tombe de celui qu’on nomme le Maudit et déchiffre les inscriptions qui l’orne… tu sauras alors ce que tu désire savoir !! »


Puis les vents se mirent de nouveau à souffler violemment, faisant disparaître la silhouette de l’Oracle dans une bourrasque de neiges… me laissant seule devant les portes du Vanaheim avec plus de questions que de réponses. Lynalee avait disparue aussi.