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 Thésis Jawhara / Lucius Tarraga

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Thésis

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MessageSujet: Thésis Jawhara / Lucius Tarraga   Thésis Jawhara / Lucius Tarraga Icon_minitimeMar 04 Aoû 2009, 06:57


« - Je ne pense pas que l’on puisse naître prédisposée à devenir nécromancienne. Mais la vie se charge elle-même de vous apprendre à apprécier la mort. »
Thésis Jawhara



« Ce que je sais à propos de ma sœur, je vous le confie ici, car je doute qu’elle accepte de le livrer à qui que ce soit, jamais. Ce que je vais vous raconter est loin d’être facile à écouter et encore moins à prononcer. Si je me permets aujourd’hui de relater cette histoire c’est afin que l’on ne juge pas trop sévèrement Thésis. Ce qu’elle a vécu, je l’ai vécu aussi, dans une moindre mesure, et si je suis toujours en vie pour le raconter c’est grâce à elle.


Nous vivions aux abords du caravansérail qui se tient au sud de Bubshur. Quand je dis nous, cela veut dire mon père Mekteb ibn Khaloum al Jawhara, ma mère Nédaa, Thésis ma sœur Aînée, Nedel, Ashur et Bebdar mes trois jeunes frères.

Mekteb était un négociant itinérant qui parcourait le monde pour faire des affaires : des pistes brûlantes du sud où vivent les tribus nomades au mers glacée nordiques, il partait à la recherche de nouvelles denrées qui feraient fureur au marché du caravansérail. Nous n’étions ni riches ni pauvres, mais nous n’avons jamais manqué de rien. Mekteb était un homme qui passait pour honnête et était respecté de ses concitoyens. Il lui arrivait parfois de mentir un peu sur la qualité de ses marchandises ou de truquer légèrement une balance, mais que voulez vous c’est le commerce qui veut ça ! En réalité il était assez peu souvent à la maison, dans les premiers temps et j’étais trop jeune pour me souvenir précisément de lui à cette époque. Mais le temps passant ses voyages s’espacèrent de plus en plus et il passa de plus en plus de temps à la maison.

En revanche, ce que nos concitoyens ignoraient, c’était la sourde violence qui régnait en nos murs. Mekteb était plus qu’un homme dur ou sévère, il était méchant. Lorsqu’il n’était pas en voyage il ne se passait pas une journée sans que ma mère, Thésis ou moi ne récoltions notre lot de coups. Et pas que des gifles. A onze ans j’avais déjà eu le nez cassé trois fois. Il nous terrifiait. Il aimait nous faire mal, tout simplement. Mais au final à bien y regarder, je crois que j’ai été épargné, ma mère et Thésis se sont toujours débrouillées pour attirer la fureur sur elles, et puis j’étais son plus grand fils, son héritier en quelque sorte. Je crois que j’étais son préféré ! Nous n’espérions qu’une chose, qu’il reparte au plus vite !

Une autre chose qu’ignoraient nos braves concitoyens étaient les étranges réunions et festivités qui se tenaient chez nous. Mekteb s’était fait de nombreux amis au cours de ses pérégrinations. Ces amis là venais nous rendre visite plusieurs fois par an. Il y avait des gens de nombreuses origines, aux apparences très diverses. Ils étaient issus de toutes les classes de la société, mais lorsqu’ils se réunissaient ils festoyaient ensemble comme si ils appartenaient tous à la même grande famille. C’était alors l’occasion de libations incroyables, de discussions interminables, d’orgies débridée où ma sœur et moi étions souvent mis à contribution et parfois même de cérémonies étranges où l’on torturait et sacrifiait des quelques esclaves. Il faut dire que ce qui unissait tous les amis de Mekteb était une adoration sans borne pour le Seigneur de la Terreur Xotli. Cela dura des années.

Mekteb tâchait avec application de nous inculquer à coup de knout les préceptes de son Dieu-démon, et même si nous ne comprenions pas tout nous acceptions. Biensur, lorsque c’était possible notre mère désobéissait et nous enseignait la vraie religion de Set, le Père de Toute Chose. Ce qui fait qu’au final ni Thésis ni moi-même ayons un grand attrait pour les choses de la religion. Les Dieux existent, soit, et puis ?

Thésis avait douze ans lorsque notre mère mourut sur le petit autel pyramidal de la cave. Je n’ai pas assisté à la cérémonie, c’était une fête privée à laquelle seul Mekteb et Thésis eurent le droit de participer.

C’est à ce moment la, je pense, que Mekteb à franchi le pas entre le dérangement mental et la profonde folie furieuse. Il était un autre homme. Devrais-je dire un autre démon ? Thésis elle aussi avait changé. Elle ne parlait plus. Elle ne bougeait que si c’était absolument nécessaire et avec une économie incroyable d’énergie, comme si toutes forces s’étaient échappées de son petit corps d’enfant. Maintenant, je crois plutôt que toutes ses forces s’étaient réfugiées à l’intérieur d’elle.

A la maison aussi les choses changèrent. Mekteb, ou la chose qui en avait l’apparence, ne s’attardait plus chez nous. Disparaissant de longues heures, voir des jours entiers sans donner de nouvelles, réapparaissant au milieu de la nuit, repartant avant l’aube et ainsi de suite. Je ne sais quelles affaires l’occupaient à l’extérieur, mais nous respirions enfin plus tranquillement. Ho ! Il était toujours abominable quand il revenait, mais ce n’était rien en comparaison de la joie que nous avions à l’entendre partir !

Une autre chose avait changé aussi depuis la mort de notre mère, mais je ne m’en étais pas rendu compte tout de suite car Thésis en tant que fille avait le privilège d’une chambre pour elle seule : Le matin lorsque je me levais elle était déjà assise à sa place dans la cuisine, place qu’elle ne quittait quasiment pas de la journée et qu’elle occupait toujours le soir lorsque j’allais coucher mes frères et moi-même. Thésis ne dormait plus ou presque, elle somnolait parfois dans la journée, mais elle ne dormait plus.

Quelques nuits après que Xotli eut pris notre mère, j’ai cru entendre ma sœur parler. Elle guérissait, enfin ! Je me levais en silence, afin de ne pas réveiller les petits et partais à sa recherche. Elle n’était pas dans sa chambre, ni dans la cuisine, ni dans le jardin… Je la découvris finalement à la cave, en compagnie du corps de notre mère pourrissant. Elle discutait avec le cadavre assis sur une chaise, faisant les questions et répondant en imitant la voix de ma mère, tout en lui passant la brosse dans les cheveux. Elle avait sans doute nettoyé le corps et l’avait rhabillé, s’occupant d’elle comme si de rien n’était. Toutes ses nuit Thésis les passait ainsi depuis deux semaines !

Mekteb n’est jamais revenu.

Un mois plus tard nous nous installions tous chez notre tante Hènnen, la sœur de notre mère, à Khemi. Nous avons déclaré que nos deux parents étaient morts brûlés dans l’incendie de notre demeure, ce qui n’était qu’un demi-mensonge puisque nous avions réellement mis le feu à la maison. C’est d’ailleurs lors de l’incendie que Thésis a retrouvé subitement ses esprits et son énergie. Mais une partie d’elle n’est jamais revenue. Je passe pour quelqu’un de très cynique, mais ce n’est rien en comparaison de ce dont est capable Thésis. Elle est capable de chaleur, peut être même d’amour, mais une partie d’elle est restée au royaumes des morts.

Elle ne resta pas longtemps avec nous, trois ans environ, à la suite de quoi elle s’enfuit. Depuis elle me donne des nouvelles plus ou moins régulièrement, envoie de l’argent à notre tante, passe même nous voir de temps en temps, mais je crois que malgré l’amour qu’elle nous porte, nos visages lui rappellent trop le goût des flammes de Xotli. »

Propos recueillis auprès de
Neshtep Jawhara,
Artisan potier à Khemi.


Dernière édition par Thésis le Ven 11 Sep 2009, 03:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Thésis Jawhara / Lucius Tarraga   Thésis Jawhara / Lucius Tarraga Icon_minitimeMer 12 Aoû 2009, 05:40

« …Je suis partie. Il le fallait. Je n’en pouvais plus, j’allais devenir folle. A quinze ans, avoir en permanence sa mère derrière soi est insupportable, mais l’avoir logé au fond du crâne commentant chacun de vos gestes, chacune de vos paroles, le moindre de vos regards c’est tout bonnement le meilleur chemin vers l’aliénation mentale. Elle était là de jour comme de nuit. Vivant entre mes oreilles, habitant mon corps. Elle ne pouvait pas agir bien entendu, mais elle était là, tout le temps. J’avais réussi à force de persuasion à la convaincre de me laisser dormir, car les fantômes ne dorment pas, mais le reste du temps elle me parlait. Que je lui réponde ou non, cela n’y faisait rien, elle savait pertinemment que je l’entendais. La situation était déjà fort éprouvante, mais je le supportait. Après tout c’était moi qui lui avait tranché la gorge ce jour la, c’était moi qui avait sorti son cœur encore palpitant de sa poitrine, sous les injonctions toujours plus violentes de l’Autre. Il m’avait gavé de lotus et torturé jusqu'à ce que je finisse par obtempérer. Je me souviens de mes larmes se noyant dans ce sang si vif, si bouillonnant, qu’on l’aurait dit sorti d’un volcan. Mais ma mère disait qu’elle ne m’en voulait pas, que je n’avais pas eu le choix. Elle s’était apparemment très facilement habituée à sa nouvelle condition. Plus facilement que moi. Je crois qu’elle se sentait enfin libéré du joug oppresseur de l’Autre.
« La situation était déjà terriblement pénible lorsque je me suis mise à entendre d’autres voix. Elles ne venait pas de ma tête celle-ci, mais de l’extérieur, comme la voix de n’importe qui, à la différence qu’il n’y avait personne pour parler. Les premières frayeurs passées, je me suis vite rendue compte (« nous nous sommes » devrais-je dire, puis que ma mère, naturellement, les entendait aussi) que ces voix appartenaient aux fantômes environnant, qui perdus dans leur limbes étaient trop heureux de trouver enfin une oreille attentive où ils pouvaient déverser leur désespoir. Ces âmes perdues, comme je les appelais, étaient celles des personnes décédées au cours de circonstances tragiques, n’ayant pu trouver leur voie jusqu’à un monde meilleur. La plus part d’entre elles passaient leur temps à se plaindre ou à réclamer vengeance, certaines étaient plus disposées à discuter, mais aucune n’avait de considération pour mon sommeil ou ma vie privée. Enfin…comme pour les vivants il y en avait des plus sympathiques que d’autre : le zingarien Yorl de Kordava, par exemple, l’esprit d’un pauvre marin attiré dans un piège par une prostituée et poignardé par son souteneur, était d’une compagnie agréable, il avait maintes histoires à conter et était assez peu envahissant, sauf quand il s’obstinait à vouloir que je récupère la médaille léguée par son père.
« Par bonheur, je découvris assez vite que toutes ses âmes perdues étaient comme liées au lieu de leur mort, ne pouvant s’en éloigner que de quelques dizaines de pas. Vous n’imaginez pas ce qu’une ville de la taille de Khemi peut cacher comme quantité de meurtre et de suicide et d’affaires sordides. Alors n’en pouvant plus, j’ai dérobé un peu d’argent à ma tante et je me suis enfuie, sans but précis, si ce n’était de faire taire ces voix. J’embarquais sur le premier navire en partance, sans avoir la moindre idée du périple que j’allais accomplir…
«- j’ai parcouru des milliers de lieues à traquer la moindre piste, la moindre information concernant l’hypothétique personne qui serait enfin capable de me guérir. J’ai vu des centaines de charlatans vicieux, de rebouteux libidineux, d'obscures maîtres de sectes, et de savants de pacotilles se prétendant tour à tour sorciers, médecins, prêtres, ou érudits. J’ai rencontré des dizaines de personnes au savoir réel, mais impuissant à me soigner. J’ai gravi des monts enneigés, traversé des plaines sauvages, je me suis faufilée entre des royaumes en guerre et enfuie de citées en flammes. Des désert brûlant de Kesh jusqu’au Fleuve Noir des Pictes, des îles Barachan jusqu’en Zamora, je n’ai trouvé personne qui puisse quoique ce soit pour moi.
« -Je vous ai raconté toute mon histoire, Mon Seigneur, comme vous me le demandiez. Les gens de la région vous disent très sage et très puissant, ils disent aussi que vous connaissez les choses de la mort et de l’après-mort. Je vous implore de m’accorder votre soutient, je vous en supplie à genou, si vous savez quoique ce soit qui puisse m’être utile dites-le moi !
« - Je connais effectivement le mal qui te ronge, jeune fille.
« - Alors vous pouvez m’aider, Mon Seigneur ?
« - Non. Mais…je connais la seule personne qui puisse te libérer de tes tourments. Je te donnerai son nom. En échange de quoi tu me donneras sept années de ta vie. Sept années à mon service inconditionnel.
« - Tout ce que vous voudrez, si je me débarrasse enfin de ces voix dans ma tête !
« - Notre accord est donc conclu, jeune fille. Tu m’appartiens désormais. Tu m’obéis. Tu te tais. Lorsque tu t’adresses à moi, tu m’appelles « Maître ». Le scribe va t’emmener à tes quartiers et te fournira une tenue. Tu peux disposer.
« - Mais ! Mon Seign..Maître ! Vous me devez un nom ! Vous m’avez promis de me dire qui pourra enfin me donner le repos de l’esprit !
« - Serais-tu en train de me traiter de menteur ? Je l’ai promis et je tiens parole. La seule personne qui puisse te libérer de ton cauchemar, c’est toi, Thésis. »

Discussion entre le Maître Jaanar Voord
et la future apprentie Thésis Jawhara.
Retranscrit par le scribe Néhzal
Le vingt-septième jour du mois de la lune de la 41eme année du règne.
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MessageSujet: Lucius Tarraga   Thésis Jawhara / Lucius Tarraga Icon_minitimeVen 11 Sep 2009, 03:35

Premières pages du carnet de voyage flambant neuf de Lucius Tarraga.


« Moi, Capitaine Lucius Tarraga, quatrième fils de Vilius Tarraga de Tarantia, saint de corps et d’esprit déclare abandonner ce jour mes fonctions au sein des Dragons de Tarantia ! »
Voila bientôt cinq mois que cette phrase résonne dans mon cerveau confit d’alcool et saupoudré de lotus…Cinq mois passés comme une seule et longue nuit de débauche…Cinq mois à me demander qui je suis. Serais-je un autre ? Et si je suis un autre et que je me tue, ce sera un meurtre ou un suicide ?

Je broyais du noir. J’en broyais tellement que le sol de ce qui avait été autrefois le salon de ma villa en était recouvert d’une couche d’au moins trois pouces. Je ne rangeais plus. Les bouteilles et les tonnelets désespérément vides jonchaient le sol. Mes vêtements sales aussi. On pouvait trouver des restes de nourriture finissant de pourrir, oubliés sur une étagère ou un fauteuil.
Je ne bougeais presque plus…Une sortie en soirée tout les deux jours pour trouver une ‘Dame’ ou des ‘Amis’ et ramener assez d’alcool ou de lotus pour tenir deux jours de plus sans voir la lumière du soleil.
Dans mon demi coma je maudissais tout et tout le monde, moi le premier. J’écrivais beaucoup, lisais un peu et ne me lavais pas.
Une nuit, très tard ou très tôt comme vous préférez, alors que je griffonnais à la bougie un poème minable en vue d’impressionner une serveuse pas beaucoup moins minable, il fut là.
Toute la chaleur de la pièce disparut comme absorbée par la présence dans mon dos. Il faisait tellement froid que je j’aurai pu saisir la flamme de la bougie avec mes doigts et la briser nette comme si elle fut de glace. Je me retournais difficilement, engourdi par la drogue et par le long moment passé penché à écrire. La terreur renversa mon fauteuil et moi avec. Il était la, debout, respirant l’horreur, suintant le mal, se délectant de ma peur. Il pencha son horrible tête dessus de moi. Une tête noire de cheval mort noyé, la crinière sale et collante dégoulinait sur ses yeux laiteux et vides, sa langue inerte pendait en bavant de sa bouche entrouverte. Cette tête était abominablement greffée sur le corps d’un homme, immense et nu, aussi blanc que les murs de la ville. Et l’ensemble bougeait vers moi, lentement, et parla :
- La nuit est belle, Lucius ? La voix, lourde et froide comme une avalanche, ne sortait pas de sa bouche, mais je l’entendais comme si il me parlait à l’oreille. Grave, lente, implacable, inexorable. Il continua.
- Tu semble surprit de me voir, Lucius. Il émit ce qui devait être un rire, aussi effroyable que le reste. J’étais dans l’incapacité d’articuler quoi que ce soit, ou de bouger ne serais-ce qu’un cheveux.
- Tu sais pourquoi je suis venu, Lucius ?
Comme une roue de chariot s’extirpant d’une profonde ornière de glace, mon cerveau se remit à avancer. Difficilement.
- Tu…es venu me…chercher ? Fis-je dans un nuage de vapeur gelée.
Encore ce détestable simulacre de rire.
- Non, Lucius. Tu n’es pas encore mort, Lucius. Je suis venu te récompenser, Lucius. La manière dont il prononçait systématiquement mon prénom de façon traînante, en insistant bien sur chaque son me glaçait le sang.
- Me…r…récompenser ?
- Oui, Lucius. Pour l’ensemble de ton œuvre, il a été décidé de te promouvoir, Lucius.
- Mon œuvre ? Je n’ai rien accomplis de si formidable ?
- Ho que oui, tu es une personne rarissime, Lucius. Tu es à toi tout seul un concentré de merveilles, tu en es presque symbolique, Lucius.
- Je ne Comprends pas ! Par les Balloches de Mitra ! Qui es tu ?!
- Je suis ton avenir, Lucius. Regarde toi, Lucius. Repense à ta vie, souviens-toi, Lucius.
- je ne suis pas un homme parfait, mais tout de même…
- Je vais te raconter ta vie comme nous la voyons, Lucius. Tu es né noble, cadet d’une famille riche, à l’abri du besoin, Lucius. Tu es in garçon intelligent et curieux de tout, tu as reçu une bonne éducation, et tu as choisi de faire carrière dans l’armée, Lucius. Tu avais tout pour toi, un Nom, un corps sain, un esprit vif, certains dons artistiques et une fortune à ta disposition, Lucius. Et à quoi as-tu utilisé tout cela, Lucius ?
J’étais comme hypnotisé par cette voix invariable.
- Je…j’ai fait ma vie. Comme tant d’autres. Je…
- Non, tu te mens, Lucius. Tu n’as rien fait, rien fait du tout, Lucius. Mieux que cela, tu as détruit, tout ce qui t’approchait, Lucius. Tes parents sont morts de chagrins, Lucius.
- Ils étaient vieux et leur temps était venu ! Le froid a eu raison de leur santé ! Arrêtez de me salir comme vous le faites ! Sinon je…
- SINON QUOI, LUCIUS ?
-…
- Parle-moi des frères Ulgos, Lucius.
- Ces escrocs ? Je suis fier de les avoir tué !
- Même Mani, il n’avait que onze ans, Lucius.
- Il est tombé du toit, je n’ai rien p…
- Ou est passée l’argent des Tarraga, Lucius ? Apres chacune de ses phrases, il se rapprochais de moi.
- J’ai eu de grosses dettes de jeu…et un comptable malhonnête, je...
- Ton grand frère Aldéro, comment as-t-il péri, Lucius ?
- En duel, pour me protéger, après que j’ai défloré la fille des Salvinus ! Je n’étais même pas un homme, c’est pour ça qu’Aldéro à…
- Et ta tante Ephrasia, Lucius ? Il était assez proche maintenant pour que je puisse le toucher.
- Elle s’est noyée…je n’ai pas pu la sauver, il y avait trop de courrant et…
- Encore un mensonge, Lucius. Tu l’as regardé se noyer, fasciné, c’était la première fois que tu voyais quelqu’un se noyer, il y en eut d’autres, Lucius.
- Ce n’était pas de ma faute ! Le deuxième détachement devait passer par le fleuve ! C’était une crue subite ! Personne ne pouvait prévoir cela !! Tu déformes tout ! Espèce de monstre !
- Ils sont tous morts, par ta faute, Lucius. Les vingt-et-un, Lucius. Sa langue putride dégoulinait à quelques centimètres de mon visage désormais.
- Noooon ! Arrête !
- Et le village Némédien, Lucius ? Et les deux prostituées de Ghardoza, Lucius ?
- C’était la guerre !
- Et Calliope, Lucius ? Ses yeux étaient dans les miens.
- Noooon ! Pas Elle ! C’était un accident ! Je t’interdis de parler d’Elle, crevure ! Je l’aimais ! Je…
- Et ta récente trahison, Lucius ? Combien d’âmes a-t-elle coûté, Lucius ? Et tout ça pourquoi, une idéologie, un rêve, une cause juste, Lucius ? Non, ce serait trop beau pour toi Lucius. Tu as trahi ta propre patrie simplement parce que tu t’ennuyais, Lucius!
- Rhaaaaaaaaaa ! Ca suffit ! Arrêêête ces mensonges !
- Tu es une personne d’exception, Lucius. Nous t’apprécions énormément. Tu possèdes un don rare, celui de détruire tout ce qui t’approche. Cela nous plait beaucoup et nous allons te récompenser pour cela, Lucius Tarraga.

J’ai du dormir plusieurs jours…Fièvre et cauchemars sur cauchemars…La voix dans ma tête…le néant.

Je suis maudit ? Je ne sais pas, peut-être…Ce n’est pas nouveau…Mais je vais lutter.
J’ai décidé de changer de vie, et d’arrêter de m’apitoyer. Demain je reprends mon cheval et l’exercice ! Je vais me remettre en état, et peut être même rejoindrais-je cette fameuse Main Noire dont m’a parlé la petite Thésis. Mais je sais qu’il n’est pas loin, qu’il m’observe, me juge et ricane. Il m’a transformé, je le sens dans mon corps, dans mes gestes. Je suis capable d’étranges prodiges… J’ai pris goût à ma propre douleur... Il a essayé de ronger mon âme, mais j’en ai trop bavé jusqu’ici pour me rendre sans me battre ! Il me semble l’apercevoir parfois, comme surgissant une fraction de seconde d’un coin d’ombre, à la limite de mon champ de vision…j’entends parfois sa voix m’appeler…Lucius…Lucius…Lucius…
Nous savons lui et moi que la guerre ne fait que commencer.
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