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 Jahynzar - Au commencement...

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AuteurMessage
Jahynzar
Officier
Jahynzar


Messages : 55
Date d'inscription : 27/07/2009
Localisation : Fondue dans l' Ombre...

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MessageSujet: Jahynzar - Au commencement...   Jahynzar - Au commencement... Icon_minitimeMer 29 Juil 2009, 10:39

Au commencement, il n’y avait rien. Seul le Néant occupait le Vide et cela depuis des éons. Puis vint l’âge des Trois Dieux dont les Noms doivent être tus qui naquirent des pensées du Néant. C’était l’âge des Anciens et, selon les Mythes, ils donnèrent un Nom à toutes choses pour les individualiser et fixer leur forme... Ainsi virent les débuts de l’Humanité.
Mais quelque chose, un soupçon de Néant, refusa de s’en voir attribuer un.



Aussi loin que remonte ma mémoire, je me souviens de ces bâtiments construits dans une vallée prise entre trois gigantesques montagnes. Sur le quatrième flanc coulait une furieuse rivière que n’enjambait aucun pont. Tout était fait dans un bois noir et lisse pris aux arbres qui poussaient dans cette vallée. Je n’en revis jamais ailleurs.

Je devais avoir à peine huit ans et je ne sais combien de temps j’y suis resté. Il était difficile de garder une notion du temps. Nous dormions durant la journée et nos leçons débutaient au crépuscule. Quelques bougies nous servaient d’unique source de lumière. Chacun de nous possédait une petite chandelle avec un support rond. Quand l’une était finie, on en retrouvait une nouvelle à sa place la nuit suivante, lorsque nous nous réveillions. Nous étions neuf dans le bâtiment où je vivais et nul n’exigea jamais de manière explicite que nous ne sortions en présence du Soleil, mais nous avions le sentiment que les Maîtres n’en seraient pas contents. Nul ne souhaitait encourir la désapprobation des Maîtres et nous affirmions que le Soleil ne nous manquait pas.

Lorsque nous allions en classe, nous nous retrouvions par groupe de six dans l’un des plus petits édifices. Les Maîtres entraient, vêtus de robes noires qui dissimulaient leur visage. Ils ne portaient jamais de chandelle. Nous n’avions en classe aucun parchemin ou autre ouvrage à apprendre par cœur. Il s’agissait plus d’un état de méditation. Les Maîtres parlaient beaucoup dans un langage que je ne comprenais pas, un curieux dialecte ancien. Nous mémorisions ce qu’ils disaient et le répétions. Même lorsque nous parlions tous ensemble, les Maîtres savaient quand l’un de nous prononçait une syllabe de travers. Aucun de nous n’avait le droit de partir tant que nous ne parvenions pas à répéter leurs paroles à l’unisson.



Je ne sais pas combien de temps j’y suis resté. J’avais l’impression que cela faisait des mois, mais il s’agissait peut-être de semaines, ou d’années. Sans la lumière du jour, le temps s’effondre sur lui-même. Une fois, alors que le ciel était aussi noir à midi que s’il avait été minuit, et qu’une tempête faisait rage, les Maîtres nous réveillèrent pour nous réunir. Une fois dehors, je sentis une odeur de fumée âcre et moisie. Depuis longtemps, Nous n’avions plus besoin des chandelles pour voir dans le noir. Je vis un feu de joie. Le bois qui brûlait était noir, aussi noir que les bâtiments, et les flammes étaient de la couleur du crépuscule. Nous étions alors rassemblés autour du feu, épaule contre épaule, sans qu’aucun n’en touche un autre. De l’autre côté du feu se mouvait une Ombre s’allongeant incroyablement et se tortillant en suivant des angles surnaturels, comme si la faible lumière du foyer refusait de la toucher. Cette Ombre remonta la file des élèves et toucha à tour de rôle chacun d’entre nous de sa longue main noire. Pour certains, le contact fut aussi léger qu’une plume, comme si la brise leur caressait le corps. D’autres, comme moi, ressentirent un profond frisson et virent apparaître ensuite sur leur peau, là où les doigts de l’Ombre se sont posés, une Marque ressemblant à celle que laisse la morsure du froid.

Je suis resté un moment incapable de bouger ou de respirer, avant de remarquer les changements. Les ombres vacillantes du feu faisaient danser la Marque sur ma poitrine tandis qu’une douleur lancinante me tiraillait. Certains devinrent fou alors que la Marque prenait forme, l’écume leur montant aux lèvres pendant que leur corps était pris de convulsions au sol. Leur visage se déformait tandis que leurs membres se tortillaient, comme si leur corps était incapable de reprendre sa forme initiale. je les vis se dissiper en une bouffé de fumer dans un long gémissement semblable à celui du vent qui rugit dans les champs de roseaux et devenir une engeance de l’Ombre . Jamais je n’eu aussi peur de ma vie. Je criai alors, criai jusqu’à n’en plus pourvoir. Puis j’ai courus, cherchant un moyen de m’enfuir mais je n’y parvins pas. Je me souvenais même pas comment j’étais arrivée ici. Cela prenait l’allure d’un rêve lointain, comme autant du reste de mon passé. J’ai courus, j’ai traversé le Camp, dépassé les dortoirs et, sans hésitation aucune, plongeai dans la rivière mugissante. Le cour d’eau déchaînée m’entraine et je m’enfonce dans les ténèbres. Je cru que j’allais me noyer, mais il n’en fut rien.



Je me réveille dans une petite pièce au plafond haut. L’endroit sent l’encens et les murs sont couverts de bas-reliefs. J’essaye de m’asseoir, mais je suis enroulé dans des couvertures étroitement serrées qui m’obligent à garder les bras le long de mon corps. Presque immédiatement, une jeune femme au trait fin et à la peau hâlée apparaît. Elle crie un nom et se dirige vers moi. De l’autre coté de la pièce, le Soleil pénètre à flot par une large ouverture. Gardant les yeux baissés, la jeune femme desserre les draps, puis un homme d’âge mur fait aussi son apparition. Il s’appelle Ashiki, me révèle être un Prêtre du Dieu Set, que je suis dans un de leur temple en Stygia et ce depuis plusieurs jours. Ses disciples mon trouvé au bord des rives du Styx et j’avais de la fièvre. La jeune femme, une adepte je suppose, m’offre de l’eau. Elle est rafraîchissante et je la bois à grandes gorgées. J’ai la tête qui tourne et une vive douleur me lancine au niveau de ma poitrine puis il n’y eu qu’un mouvement, qu’un instant limpide qui sembla devoir durer éternellement. Je ne sentie pas mon corps réagir. Telle la feuille tombant vers le sol, mon corps part tel l’éclair et frappe la jeune femme d’un coup précis qui lui entaille profondément la poitrine. Son corps s’effondre avec un son sourd et je n’attends pas de savoir si elle se relève. Mon corps traça une courbe dans l’air comme pour une étreinte fatale. Il y eu un rire, gémissement de créature affamée et déchirée par la souffrance... Les yeux écarquillés et la bouche grande ouverte par la surprise, la peur du Prêtre se lisait dans ses mouvements désordonnés... ma main tailla de haut en bas, mordant goulûment dans ses chairs... et le sang... le sang... le sang....

Lorsque je reviens à moi, mes membres me font souffrir. Je me frotta les yeux et passa ma langue sur les lèvres. Un goût épais. Je regardai mes mains et réalisa le carnage qui m’entourait. Les corps désarticulés, couverts de sang, qui jonchaient le sol. Je compris soudain que, sur mon visage, mes mains, dans ma bouche, ce n’était pas de l’eau. Je pris appui sur un des murs et un cri né du plus profond de mon être déchira le silence du Temple. Je sentis une nouvelle humidité sur mon visage : l’humidité salée de mes propres larmes.



Depuis, je cherche à échapper à quelque chose d’encore pire. Je sens Cette Ombre grandir au fond de mon âme. Elle s’empare de tout ce qui et moi, morceau après morceau. Elle a faim...
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