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 Meï [aka Mayako no Ishida]

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AuteurMessage
Mayako

Mayako


Messages : 4
Date d'inscription : 09/11/2010

Meï [aka Mayako no Ishida] Empty
MessageSujet: Meï [aka Mayako no Ishida]   Meï [aka Mayako no Ishida] Icon_minitimeJeu 18 Nov 2010, 11:56

"La lumière est le monde des différences, dans l’obscurité règne l’identité."
- Taisen Deshimaru, grand-maître zen (1914-1982)

Orée d'un village au nord de Khemi.

Elle regardait le sang encore frais dévaler de sa main et tomber dans l’eau.

Floc, floc.

Cette sensation de froid, de vide et les images encore présentes à son esprit.

Floc, floc.

Elle contempla son reflet dans l’étendue d’eau.

« Qui es-tu monstre ?»

Ses yeux verts mangeant son visage pâle et tiré ne lui donnèrent pas de réponse.

Elle n’osait même plus prononcer son véritable nom. Quand Lewehian ou Kahidryn l’appelaient Mayako - les rares fois où ils se trouvaient seuls- ce prénom résonnait sans trouver d’écho.

« Qui es-tu ? »

Elle rit, un rire sec, sans joie.

« Je suis la petite Meï bien sûr. Le gentil chien que mon seigneur a ramené du Khitaï dans ses bagages. Un animal de compagnie si amusant qu’il va même l’épouser. »

Elle restait surprise de la facilité avec laquelle les autres avaient crû à ce rôle. Le seul à se poser des questions à son sujet avait été Cyriadès… Comme ces gens étaient étranges...

« Qui es tu ? »

« Je suis Mayak… »

Elle secoua la tête.

Floc, floc.

« Qui es tu ? »

« Je suis ton disciple ô sombre déesse et je me prosterne devant toi. Je suis l’instrument de ta volonté, l’outil de ta sentence, l’expression de ta puissance. »

Floc, floc.

Ces pauvres innocents avaient-ils besoin de mourir ? Des gens qu’elle n’avait jamais vu, envers qui elle n’avait aucun grief. Le doute insidieux envahit de nouveau son cœur.

« QUI ES-TU ?! »

Entendre sa voix la prit au dépourvu, elle venait de crier.

Elle voulait rentrer chez elle, retrouver le jardin avec ses carpes et sa fontaine chantante.

Elle voulait entendre la voix de son père répéter sèchement et inlassablement les noms des katas dans le dojo.

Elle voulait se lover dans les bras de sa mère en l’entendre l’appeler « petite fleur ».

Elle voulait ébouriffer gentiment les cheveux de sa petite sœur avant de l’emmener galoper.

Elle voulait croiser le regard malicieux de son grand frère et le voir lui tirer ses nattes pour la faire enrager.

Elle voulait…

Oublier qu’ils étaient tous morts, happés par une cause désespérée dont elle restait l’unique héritière.

Oublier les derniers mots de son père lorsqu’il avait plongé la lame dans son ventre.

« Venge nous. »

Oublier que les carpes flottaient dans le bassin, ventre à l'air.

Que le dojo n'était plus qu'une ruine fumante.

Que sa mère et sa soeur la contemplaient de leur regard vitreux, la gorge tranchée tandis que son frère tenait à pleine mains ses entrailles.

Elle n'osait pas croiser leur regard.

"Tu nous as abandonné, Mayako" chuchotaient-ils à son oreille de leur souffle fétide.

La voix de son senseï tonna: "Tu nous as abandonnés Première Fille! Venge nous!".

Elle se prit la tête entre ses mains.

« Qui es-tu ? »

Elle était cette femme qui se sentait enfin vivante lorsqu’un regard pailleté d’or se posait sur elle.

Un rire lorsque Kahidryn la chahutait avec sa rudesse toute cimerienne. Peut-être une famille avec la Main Noire même s’ils ignoraient tout d’elle…


Tout le reste n’était qu’illusion. Ou peut-être était-ce le contraire. La réalité se trouvait peut-être dans ces cadavres qui venaient la hanter pour lui rapeller son devoir. L'illusion était peut-être cette vie qu'elle avait essayé de rebâtir après les événements qui lui avaient fait fuir le Khitaï... Elle ne savait plus...

Elle se releva les jambes tremblantes. Kaze posa son naseau sur son cou, reniflant avec inquiétude. L’odeur du sang le rendait nerveux et tout son poitrail frissonnait.

« Ramène moi à Khemi, Kaze. Ramène moi à Khemi et à Lewehian… » chuchota t-elle en se hissant avec difficulté sur la selle. « On rentre à la maison… »

Elle se coucha sur l’encolure de son fidèle compagnon. « Va Kaze et porte ton nom… »

Elle ferma les yeux, enroulant les rênes autour de ses poignets.

« Je n'ai pas de parents; je fais du Ciel et de la Terre mes parents.
Je n'ai pas de pouvoir divin, je fais de l'honnêteté ma force.
Je n'ai pas de ressources; je fais de l'humilité mon expédient.
Je n'ai pas de don magique; je fais de ma force d'âme mon pouvoir magique.
Je n'ai ni vie ni mort; je fais de l'Eternel ma vie et ma mort.
Je n'ai pas de corps; je fais de mon courage mon corps.
Je n'ai pas d'yeux; je fais de l'éclair du tonnerre mes yeux.
Je n'ai pas d'oreilles, je fais du bon sens mes oreilles.
Je n'ai pas de membres; je fais de la vivacité mes membres.
Je n'ai pas de projet; je fais de l'opportunité mon dessein.
Je ne suis pas un prodige; je fais du respect du Dharma mon miracle.
Je n'ai pas de principes; je fais de l'adaptabilité à toutes choses mes principes.
Je n'ai pas d'amis; je fais de l'esprit mon ami.
Je n'ai pas d'ennemis; je fais de la distraction mon ennemi.
Je n'ai pas d'armure; je fais de la bienveillance et de la rectitude mon armure.
Je n'ai pas de forteresse; je fais de la "sagesse immuable de l'esprit" ma forteresse.
Je n'ai pas d'épée; je fais du "silence de l'esprit" mon épée. »


Elle répétait le credo comme une prière, comme une protection, sans trouver de réconfort dans les mots, elle n'y croyait plus. Quand elle serait à Khemi, tout irait mieux... Oui, tout irait mieux...
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Meï [aka Mayako no Ishida]
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