Le Champion du Vanaheim

Nom Vanir : Baarhëm

Tribu Vanire d’origine : (Loups de) Bragi

Nom de Baptême Cimmérien : Kairo

Tribu Cimmérienne par alliance : Moragh

Âge actuel : 50 ans

Traits physiques : Lacération d’ours sur le torse / Cicatrice à l’œil gauche

Religion / Philosophie : Crom / Ymir

Alignement : Chaotique Bon

Un personnage chaotique bon agit selon sa conscience, sans faire cas de ce que les autres peuvent penser de lui. Il vit sa vie, mais cela ne l’empêche pas d’être gentil et bienveillant. Il croit en la bonté et au droit de chacun, mais n’apprécie guère les lois ou les règles. Il déteste les gens qui intimident les autres et leur disent quoi faire. Il suit ses propres préceptes moraux qui, bien que bons, ne sont pas forcément en accord avec ceux de sa société.

Le Nordheim

Au nord des collines venteuses du Gunderland et des forêts noires de Cimmerie, s’étendent les Monts Bleus, immenses pics aux neiges éternelles et aux blizzards givrants, où les géants à barbe rousse et à barbe blonde délaissent leur forteresse de glace pour incendier, tuer et piller.

La colossale barrière de roche et de glace sépare deux royaumes. A l’Est, s’étend le royaume d’Asgard, tandis qu’à l’Ouest, pullulent les tribus du Vanaheim, où les luttes intestines et les conflits frontaliers font rage au moindre caprice des chefs de clan.
Cette terre, rude et stérile, aux escarmouches répétées et aux pillages organisés, voit sporadiquement des trêves s’instaurer, certaines tribus du Vanaheim, d’Asgard et de Cimmerie partageant ainsi le « Sang de Kvasir ».

On raconte qu’après la création du monde, une guerre éclata entre les Aesirs et les Vanirs dont on ne connaît pas les raisons véritables, peut-être la quête de la suprématie divine. Odin attaqua en premier le Vanaheim, mais las d'une guerre sans fin où aucune famille ne prenait le dessus, les Dieux firent une trêve et, pour sceller la paix, échangèrent plusieurs d'entre eux avec le camp adverse.

Ainsi Njord, Freyr et Freyia allèrent à Asgard tandis que Mimir le sage et Hoenir le silencieux partirent chez les Vanirs. Se sentant lésés par l'échange, les Vanirs décapitèrent Mimir et renvoyèrent sa tête à Odin qui depuis la conserve près de lui pour lui demander conseil à chaque fois qu'il en a besoin.

Néanmoins, ils fêtèrent tout de même la paix et prirent le parti de tous cracher dans un bol. De la salive mélangée naquit Kvasir qui possédait connaissance et sagesse. Son sang mélangé à du miel donna l'hydromel ou « Sang de Kvasir », symbolisant ainsi la convivialité, la réconciliation mais aussi l'atteinte d'une dimension spirituelle.

En des temps moins anciens, il est dit qu’une tribu du Vanaheim, les loups de Bragi, ainsi que le clan Moragh des vallées de Cimmerie, conclurent une trêve dans le but d’endiguer les assauts répétés des sauvages pictes de l’ouest. Afin de sceller cette alliance, le « champion » de Bragi et la chamane Moragh burent le sang de Kvasir et se marièrent, instaurant une paix fébrile au sein des deux clans.

De leur union, naquirent deux garçons jumeaux aux yeux argentés et étincelants telle la lune, et à la chevelure dorée, rappelant les origines Atlantes de leurs aïeux. Ces jeunes garçons furent connus plus tard sous le nom de « dragons de Ben Morgh », mais … ceci est une autre histoire.

Le Vanaheim

Les berserkers vanirs, au cœur de glace et aux bras d’acier, vénèrent principalement Ymir, le Dieu du gel, symbole de force et de ténacité, mais également de fertilité et de bonne fortune à la chasse, invoquant la sempiternelle survie de leur tribu dans ces contrées hostiles et la détermination au combat. Il ne s’agit point de prières ou de rituels religieux pour ce peuple superstitieux, préférant se tenir à l’écart de quelque sorcellerie et de la colère de leur dieu. Néanmoins, il n’est pas rare que les tribus de nord soient menés ou accompagnés de chamans animistes ou de guerriers maitrisant la science et le langage des runes.

Après maintes expériences et sorcellerie, il est dit que certains barbares du nord obtinrent le sinistre pouvoir d'entendre et de répondre à l'appel d'Ymir. Avec le temps, le noir pouvoir mystique de leur dieu impie les dévora, rongeant ainsi leur apparence physique, utilisant l'énergie de leurs propres corps pour alimenter leur magie noire et leur procurer une sauvagerie bestiale. On raconte que les élus vanirs ainsi corrompus devinrent les Ymirish, peuple de géants du froid aux cheveux blancs, le sang des fils d’Ymir coulant dans leur veine.

Peu de guerriers cimmériens peuvent faire face, lors d'une bataille, à un combattant Ymirish. Leur force est sans égale à cause du sang de leur dieu, et bien qu'ils soient autant humains que les Vanirs et les Aesirs, les Ymirishs sont aussi beaucoup plus grands que leurs cousins nordiques. Personne ne comprend leur nature exacte, ou le côté divin de leur lignée, si ce n’est qu’ils exercent une influence mystérieuse sur les Vanirs.

Menés par les Ymirish, les Vanirs se mirent à déferler sur le sud à travers les frontières montagneuses, repoussant les défenseurs Cimmériens et prenant les têtes des guerriers qui s'opposaient à eux, ne laissant derrière eux que cadavres et terres calcinées. Ainsi, les escarmouches laissèrent la place à la guerre de conquête de la Cimmerie.

L’oracle et le loup

En des temps anciens, le terme " Heka " était employé pour désigner les textes et les formules magiques inscrites sur les amulettes ou les parchemins. Associé aux pouvoirs magiques et aux sortilèges, il était considéré comme la personnification du pouvoir magique du soleil, du pouvoir de la parole et de la magie divine dispensatrice de la vie.

Bien qu’il n’existait aucun culte officiel, sa faveur fut sollicitée par les médecins et autres guérisseurs, qui furent alors appelés les " prêtres d’ Heka ". Ces prêtres étaient des médecins-magiciens et dispensèrent leur savoir dans de multiples écoles sacerdotales. Ces cultes grandissant, le temps fit oublier l’origine de ces prêtres et Heka disparut des mémoires.
Des siècles plus tard, on raconte qu’une grande bataille fit rage aux « Monts Bleus » du Nordheim. Les Vanirs de la tribu Bragi, menés par le roi Hiemdul, déferlèrent sur le nord de la Cimmerie et rencontrèrent sur leur route les Aesirs du clan Wulfhere, avec à leur tête un jeune barbare Cimmerien à la chevelure sombre et aux yeux bleu étincelants.

L’esprit embrumé et le cœur corrompu par la marque noire Ymirish, les loups de Bragi chargèrent sans sommation le clan d’Asgard, la terre grondant sous leurs pas lourds et déterminés. Le combat fut violent, les lames se croisèrent dans des étincelles d’étoiles, les corps s’entrechoquèrent, et le sang coula sous les masses de chair effondrées, teintant la neige écarlate. Les Vanirs prirent le dessus, plus nombreux, acculant les Wulfhere plus au sud, mais contre toute attente, la tendance s’inversa.

Encerclés et blessés, les Aesirs combattirent farouchement jusqu’au dernier, emportant dans la tombe maints berserkers de Bragi. Le nombre de guerriers diminuant dans les deux camps, une silhouette apparut dans la fureur du combat. Il ne restait qu’un barbare Cimmerien vivant parmi le clan Wulfhere, contre plusieurs dizaines de « loups du Vanaheim ». Le barbare, comme possédé par la rage de Crom, bondit tel un lion au milieu d’une vingtaine de Vanirs, brandissant sa hache et brisant le crane de ses ennemis dans un tourbillon d’acier. Inarrêtable, le Cimmerien faucha les Vanirs par dizaine, comme la mort fauche les âmes, et parvint jusqu’au champion de Bragi.

Les yeux injectés d’éclairs, le barbare à la sombre crinière chargea le champion, sa hache à double-tranchant levée au dessus de la tête, et lui asséna un coup puissant au tronc. Le Vanir, esquivant de justesse, contre-attaqua rapidement avec sa « Zweihander » au niveau de la tête. Malgré l’agilité sauvage du Cimmerien, le champion de Bragi ne put lui entailler que légèrement la tempe, le sang mêlé à ses mèches sombres tombant sur la neige écarlate.

Dans un dernier râle, les deux guerriers fondirent l’un sur l’autre, invoquant Crom et Ymir, la lame levée et le pas sûr. Dans une charge rageuse, le champion de Bragi ramena avec vélocité sa lame sur le flanc droit du Cimmerien, mais ce dernier esquiva de côté et riposta sauvagement sur l’épaule du Vanir, lui brisant son armure et le haut du tronc. Ainsi, le lion à la sombre crinière évinça le loup, ce dernier s’écroulant de tout son poids sur la neige, l’épaule fendue et le corps inanimé.

Ne restant plus que le roi Hiemdul de Bragi et le barbare Cimmerien au milieu des corps tranchés et de la neige maculée de sang, il est dit qu’un combat sans merci s’engagea. Néanmoins … l’histoire ne dit pas ce qu’il est advenu du dernier roi des loups du Vanaheim, ni ce qui est arrivé à ce jeune barbare Cimmerien, ni de la destinée qu’a connu le clan Wulfhere d’Asgard.

On raconte, une centaine de jours plus tard, qu’un petit garçon arpenta les glaciers du Nordheim et brava la neige et le blizzard givrant, disparaissant dans l’épaisseur du brouillard. La légende dit que ce garçon n’avait qu’une dizaine d’années, n’arborait qu’une toge à capuchon brodée de runes dialectiques, et possédait les traits des hommes des pays sud jalonnant le fleuve Styx, la peau tannée par le soleil brulant.

Gravissant les monts bleus, le petit pèlerin avançait sans hésitation et sans gêne sur les blanches étendues infinies, ses pas effleurant à peine la neige tels le vent caressant le sable. Maintes heures plus tard, il atteint alors le cimetière de roche sombre qu’était devenu le champ de bataille entre les Wulfhere d’Asgard et les Loups du Vanaheim., le sang ayant noirci la roche et la glace avec le temps.

Le jeune enfant marcha parmi les cadavres et les armures brisées, enjamba les lames et les corps pourrissant, puis s’arrêta. Ses yeux de braise, tels deux feux rougeoyants, se posèrent sur un cadavre Vanir à l’épaule fendue, puis le jeune garçon se pencha au dessus de lui, accroupi près de son flanc.

Murmurant un ancien dialecte, des éclairs se chargèrent dans la paume de ses mains. Posées sur le torse du Vanir vaincu, l’armure de ce dernier se mit à trembler puis à se disloquer, révélant son nu torse et la marque noire Ymirish portée à l’abdomen. Continuant d’incanter ce qui semblait s’apparenter à un chant ésotérique, le petit pèlerin aspira la marque dans le creux de ses mains, telle le poison que l’on aspire d’une plaie, puis se releva. Incantant sans cesse, les éclairs de ses petites mains s’intensifièrent et se mirent à se propager dans tout son corps, les cieux lourds grondant et s’assombrissant avec la venue du tonnerre.

La chaîne d’éclairs chargés généra une forme translucide semblant s’échapper du corps du jeune garçon, se débattant pour s’extraire et rejoindre la liberté des airs. Les nuages grondant et le ciel s’électrisant, la forme éthérée se pencha au dessus du cadavre Vanir. Virevoltant autour de lui, et dans un cri résonnant et strident, l’être éthérée disparut dans le corps inanimé, les éclairs martelant la terre dans le brouillard.

Les plaies du loup se refermèrent, son souffle revint, et ses yeux s'entre-ouvrèrent, tels un nouveau né domptant la lumière du jour pour la première fois. On dit que le petit garçon encapuchonné se pencha une dernière fois sur le Vanir et lui murmura quelque-chose, avant de disparaître dans le brouillard givrant, mais ... l'histoire ne dit pas quoi. Quant au Vanir réanimé, on raconte qu'il partit vers le sud, traversant les monts bleus et les forêts noires de Cimmerie. Il foula les hautes montagnes du Gunderland et dépassa les douces plaines du Poitain, rejoignant les terres aux milles fléaux bordant le fleuve Styx, déterminé comme investi d'une mission.

Les Esprits Malicieux


Nul ne sait ce qu'est devenu le loup du Vanaheim depuis lors, ni ce qui arriva au petit pèlerin, mais les rumeurs tendent à penser que ...


[to be continued]