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 Les premices de la folies

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Adelbert/Mist

Adelbert/Mist


Messages : 18
Date d'inscription : 31/07/2009
Localisation : En Hyboria

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MessageSujet: Les premices de la folies   Les premices de la folies Icon_minitimeDim 15 Aoû 2010, 00:18


Depuis plusieurs heures déjà le voile sombre de la nuit s’était déposé sur les terres de Stygie et la lune, haute dans le ciel, se reflétait de toute sa grandeur dans les eaux troubles du Styx. Les flambeaux récemment allumés par les gardes en faction projetaient la lueur rougeoyante de leur flamme contre les murs de terres et les allées de sables fins. Encore à cette heure, les ruelles du port étaient animées. Les esclaves continuaient de charger divers caisses de matériaux, sous les regards de leurs maîtres, dans les navires qui prendront le large dès les premières lueurs de l’aube ; alors que des cris de joies et d’ivresses s’élevaient des tavernes environnantes. Elle ne pouvait que sourire face à tous ces sons, toutes ces rumeurs de la nuit qu’elle percevait sans le moindre mal. Là, adosser à un mur qui de jour aurait eu le teint ocre, Mist observait et écoutait Khémi en silence. Du haut des toits, elle observait le vide, à demi perdue dans ses pensées, bercée par les murmures des eaux du Styx. Elle songeait à sa vie passée ; à une époque où elle était cimmérienne, une époque où elle avait été humaine. Elle ne se surprit à le plus se souvenir des terres de son peuple, comme si le souffle glacial des vents du nord n’avait jamais existé, comme si les blanches étendues de son enfance n’étaient issues que des histoires d’un barde qu’elle aurait croisée un soir comme celui-ci. Elle revoyait dans son esprit embrumé des images du mariage de son ancien maître Lewehian, des conseils donnés par la Main Noire dans les recoins obscurs de quelques tavernes, de ses anciens contrats accomplis aux côtés de frères d’armes et d’autres lames telles qu’elle le fut. Et … Elle se rappela cette nuit où tout sembla changer. Cette nuit où chacun perdis quelque chose…

Secouant la tête pour chasser ces souvenirs difficiles, elle se releva et se déplaça avec agilité et grâce de toits en toits jusqu’à se trouver au dessus d’une ruelle sombre. Elle sauta, atterrissant sans un bruit un genoux à terre, avant d’épousseter légèrement sa longue robe noire et d’ajuster le large capuchon de sa cape de soie sombre. Elle marcha longuement dans les allés du port de Khémi, sans aucun but, s’efforçant simplement de retenir l’appel du sang qui la torturait intérieurement. Un peu plus loin, elle vit le panonceau dont la peinture représentait un poisson pourpre à la lueur d’un flambeau et s’enfonça dans l’allée qu’il indiquait. Après avoir jetée un regard par-dessus son épaule, elle entra dans la taverne, refermant doucement la porte derrière elle et salua le tavernier d’un signe de tête, qu’il lui rendit dans l’instant.

Une fois dans sa chambre, elle jeta sa sombre cape au sol. Il faisait sombre dans cette pièce mais elle n’avait nullement besoin de lumière pour y voir. C’était bien là l’un des rares dons lié à sa « condition » qu’elle appréciait à sa juste valeur. Elle s’immobilisa face au miroir qui se dressé face à elle, observant cette jeune femme vêtu du longue robe noire au regard perdu. Elle sourit avec tristesse.

- Est-ce que tu reconnaitrais ta fille en la voyant ainsi ? Est-ce que tu pourrais ne serais-ce qu’imaginer que cela puisse être « moi » ?

D’un geste souple, elle se débarrassa de ses vêtements. Elle aurait aimé que l’obscurité puisse masquer ce corps au teint blafard qui n’avait pas changé depuis cette fameuse nuit et qui ne changerait plus désormais. Ce corps de jeune fille à auquel on ne donnerait pas plus de dix-huit printemps.

- Père …

Elle plongea dans sa mémoire, apercevant un homme aux larges épaules, une épée longue à la main, observant tout deux les monts enneigés qui s’élevaient face à eux. Son père se tenait là, avec elle, sur ces terres qu’elle voudrait tant revoir, non loin de ce village qui l’avait vu naître. Si elle avait pu pleurer en songeant à ce souvenir enfouis au plus profond d’elle-même, elle l’aurait fait, mais cela lui était interdit. Elle se contentait de savourer ce rêve éveillé où elle retrouvait cet homme qui fut son père et que jamais elle n’avait pu revoir depuis sa fuite de Cimmérie. Elle leva les yeux pour apercevoir une dernière fois son visage mais c’est glacée d’effroi qu’elle reconnu le masque d’acier sombre qu’elle aperçut, ce masque aux ciselures fines venant d’un autre temps. Le souffle gelé d’Honi s’éleva devant ses yeux et son rire inhumain résonna dans l’air.

- Je t’attends toujours, ma fille, clama sa voix mécanique, pourquoi ne pas me rejoindre ? Pourquoi ne pas accepter ce que j’ai fais de toi ?

Dans un hurlement, Mist sortit de cette transe improbable. Elle tomba à genoux, haletante, tenant sa tête de ses deux mains. Une douleur traversa son corps, une douleur qu’elle pensait avoir oubliée. Elle se battait pour garder la raison, pour ne pas sombrer dans la même folie que cet homme damné. Mais quand elle releva les yeux face au miroir, la peur l’envahit. Elle y voyait le reflet de son corps nu, mais un masque d’acier sombre recouvrait son visage. Il ne fallut qu’un instant avant que le miroir ne se brise en morceaux sous le coup qu’assena Mist et que ceux-ci ne se fracassent sur le sol de la chambre obscure. Longtemps elle resta là, immobile, la tête entre ses mains, mais ses yeux étaient perdus dans le vide et un sourire sinistre étiré ses lèvres de jeune fille. D’une voix d’enfant, elle chantonna :

« Oh mon amie,
Où es-tu donc partie ?
La vengeance t’attend
Depuis déjà longtemps
Les brumes s’éveillent
Dans ton triste sommeil
Danse, danse pour moi
Et je chanterais pour toi »

Et son rire de petite fille accompagna l’écho mécanique du sien dans la nuit. Et le temps reprit son cour dans un froid mordant.

Quand elle reprit ses esprits, elle observa trois visages au dessus d’elle. Elle distingua Cyriades, Thésis et Jahynzar, et se rendit soudain compte qu’un long moment été passé depuis qu’elle s’était écroulée dans sa chambre. Elle ne se souvint pas de ce qui était advenu, mais pour elle une chose était certaines, les frontières la séparant de la folie étaient prêtes à céder.
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